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1914-1918...2014- Témoignages, récits, mémoires et essais. Ecrire du front; écrire et penser la Grande Guerre.
Conférence du
samedi 15 novembre 2014.
par Jean-Louis Dirat
Professeur d'histoire
Jamais auparavant autant de nations, autant d'hommes n'avaient été jetés dans une telle tourmente. Jamais dans l'histoire du monde un conflit n'avait engendré autant de pertes humaines et matérielles.
Cette expérience sans précédent, la violence de l'engagement et des combats au début de l'ère industrielle et de l'instruction généralisée ainsi que les terribles souffrances endurées ont donné lieu à une " production littéraire " considérable : lettres de " Poilus ", journaux intimes, témoignages du feu par des centaines d'écrivains (romanciers, poètes, journalistes) engagés volontaires ou mobilisés. Ces écrits " à chaud " rédigés dans l'enfer des tranchées ou ces récits reconstruits dans les années suivant la sortie de l' horreur constituent un matériau d'un apport de première importance pour l'Histoire. Nous pourrions y ajouter aussi l'influence considérable de la presse écrite sur les masses dans le phénomène si souvent évoqué à juste titre du " bourrage de crâne "...
Cent ans après et justement à l'occasion du centenaire, la source jamais tarie de la production écrite, (mais aussi du cinéma et autres formes d'expression) est encore réactivée par les historiens professionnels ou les passionnés : amateurs plus ou moins éclairés descendants des soldats de la " Grande Guerre " porteurs d'une mémoire familiale ou membres de collectifs mémoriels enracinés dans un territoire.
Qu'a t-on encore à apprendre de ce conflit qui à ouvert le XX ème siècle, brisé des millions de vies, et bouleversé à jamais l'ordre du monde ? Quels enseignements peut-on tirer de ce foisonnement de témoignages pour comprendre ce qui s'est joué à cette époque et au-delà, ce qui détermina la marche convulsive du siècle , tout au moins dans sa première partie?
Pourquoi ce sacrifice de toute une génération hante- t-il encore nos esprits ? Pourquoi malgré les pertes effroyables, la prise de conscience de l'inutilité criminelle de certaines offensives " pour le communiqué " et en dépit des moments de doute et/ou de révolte, les hommes du " front "qui de plus ont souvent éprouvé le sentiment de n'avoir pas été compris ni soutenus par " l'arrière ", ont-ils pu jusqu'au bout accomplir " leur devoir " ? De quelle manière et sous quelle forme les acteurs de ce drame ont-ils souhaité rendre de ce quotidien ô combien douloureux ?
Dans le cadre de cette conférence interviendront Madame Anne Marie Bonneilh du groupe " lecture à voix haute " de Trentels lisant des lettres de " Poilus " et Madame Jean Jones qui est à l'origine de la publication du livre " Quand elle est finie " recueil de poèmes retrouvés, écrits par un jeune lotois, natif de Lherm, Achille Pontié engagé à 17 ans et qui à survécu aux 52 mois de la " Grande Guerre ".